Bienvenue sur le blog de l'association loi 1901 Objectif Mada - Tanjona Mada

Voici le blog sur lequel après avoir pu suivre jour après jour le périple de Simon et Stéphanie à Madagascar, vous pouvez suivre les réalisations d'Objectif Mada.

lundi 11 octobre 2010

Objectif Mada Newsletter 1

Bonjour à tous

Avant de vous présenter le début de notre voyage, nous attirons votre attention sur le fait que notre site internet n'est plus à jour depuis un moment et nous nous en excusons : nous avions perdu les codes d'accès avant notre départ à Madagascar. Nous les avons maintenant récupérés, mais ici les mises à jour risquent d'être difficiles vu nos possibilités de connexions internet et l'extrême lenteur du réseau… Cela se fera donc, on l'espère, petit à petit.

En attendant, c'est donc par l'intermédiaire de cette newsletter que nous remercions toutes les personnes qui nous soutiennent et notamment nos donateurs : L'entreprise PPS de Marseillan, Jean-Michel, Bernard, Jeanne, Sonia, Christophe, Arlette, Paule, Michel, Christine ainsi que tous ceux qui nous ont aidé ces derniers mois ou ces derniers jours, et qui se reconnaitrons.


Madagascar.

C'est une jolie île vue du ciel.
En arrivant à l'aéroport, on se retrouve dans un décor de films exotiques. L'avion atterrit entre des champs et des lacs et on sort directement sur le tarmac. Personne à part les voyageurs et quelques policiers interdisant les photos.

Dans l'aéroport, l'ambiance est tout autre. Nous arrivons à la douane et nos visas de 3 mois nous permettent de passer directement sans faire la queue. Nous récupérons nos bagages, passons un dernier contrôle de douane sans le moindre problème. Après tout ce qu'on nous avait dit sur les problèmes de douane et la corruption de fonctionnaires, on s'attendait au pire. Mais il semble que Madagascar tente de faire des efforts dans ce domaine. Le passage à la douane et la récupération sont calmes comparé à l'effervescence de la sortie. Lorsqu'on passe finalement, le dernier contrôle, Madagascar la grande île s'ouvre enfin à nous comme elle est. Et ca fait un choc. Des dizaines de personnes tendent vers nous des panneaux portant l'inscription de telle personne ou de telle association. Nous jetons un rapide coup d'œil pour voir si nous ne voyons pas Kony, le contact qui doit venir nous chercher. Ne le voyant pas, nous nous dirigeons vers la sortie de l'aéroport afin de s'extirper de la cohue ambiante pour réfléchir à ce qu'on avait encore à faire. Mais instantanément, nous voila entourés de dizaines de chauffeurs de taxi qui se proposent de nous amener dans un hôtel, de tour-opérateurs, de vendeurs en tout genre qui nous proposent des excursions et qui nous laissent quand même leur programme avec un numéro de téléphone, malgré notre refus catégorique, des gens qui nous proposent leur aide pour tout et n'importe quoi, comme échanger de l'argent à un taux avantageux mais sans aucune légalité, passer un appel dans l'aéroport pour voir si notre contact est dans l'aéroport, ou nous amener s'il n'arrive pas. Lorsqu'on dit que ça ne sert à rien d'insister puisqu'on ne connait pas l'adresse, on nous propose alors des téléphones portables pour appeler. Nous commençons à nous sentir étouffés. Nous savons que la première chose à faire est de changer de l'argent, mais à cette heure matinale un dimanche, les banques ne sont pas encore ouvertes. Nous finissons quand même par trouver un bureau de change, la Socimad, dont la porte est encadrée par un homme qui n'inspire pas confiance à Stéphanie mais qui en fait semble nous protéger des rôdeurs en tout genres.

Quand nous ressortons, la meute se fait de plus en plus pressente. Normal, nous sommes des vazahas (des blancs, symboles de richesses), et il n'est pas rare d'entendre dire qu'il est écrit « euro » sur notre front. Pas évident d'expliquer que nous, nous sommes des vazahas pauvres !

La semaine est riche en découvertes. Tant en découvrant la ville qu'en découvrant les gens. Il y a tant de choses à raconter (nous écrivons chacun entre 1000 et 2000 mots par jour dans nos notes personnelles) que nous ne pourront ici que faire un bref résumé. Des images en tout genre, de la somptueuse maison et de l'immense 4x4 avec chauffeur du diplomate étranger au bébé presqu'à l'abandon, trainant dans la crasse et la pauvreté extrême, Tana est la ville du paradoxe et des extrêmes. Ici, nous prenons réellement conscience de ce que signifie « vivre avec moins d'un dollar par jour ». Nous sommes totalement désespérés par certaines situations. Lors de notre première semaine, nous nous faisons attaquer par des enfants des rues (heureusement sans gravité) mais peut-on réellement leur en vouloir ?
Dans notre quartier, Andraisoro, dit « le quartier des sorcières » (les taxis n'osent plus s'y aventurer au-delà d'une certaine heure), à la périphérie d'Antananarivo, nous sommes les seuls blancs. Autant dire que nous ne passons pas inaperçu. Alors, chaque jour, les enfants nous croisant nous lancent un "Salut Vazaha!" auquel nous n'avons d'autre choix que de nous y habituer. Pourtant, il règne quand même une certaine quiétude dans ce quartier déshérité, par rapport au centre ville. Le rythme y est plus lent, la vie plus paisible et les gens moins farouches. Nous nous y sentons plus en sécurité.

Tana est construite toute en hauteur, sur 12 collines qui surplombent la ville tout autour, à une altitude de plus de 1500 m pour certaines (comme celle du quartier du palais de la reine). Les bas quartiers n'ont ainsi pas de bas que leur nom. On y trouve de nombreux petits artisans, des vendeurs de rues et autres petites boutiques. Tout ici est rouge, couleur de la latérite, la terre de Madagascar qui, en période sèche, produit une fine poussière recouvrant chaque chose et chaque personne.

Les déchets sont partout : ici, le ramassage des poubelles est aléatoire et le recyclage inexistant. C'est une des premières choses qui marque en arrivant à Antananarivo (Tana).


Première impression mitigée donc, Tana est une ville difficile où tout est à réapprendre. Comment trouver à manger ? Comment se déplacer en taxi-bé (bus) ? Ici, rien ne fonctionne comme en France et nous n'avons plus le moindre repaire. Sans compter la pollution, et notamment celle de l'air qui doit largement dépasser les critères français sur les seuils d'alerte. Tana est une des villes les plus polluées du monde, comparable à Mexico. Les embouteillages sont nombreux et la mauvaise qualité du pétrole, non normé comme en France et souvent mélangé à… de l'eau, ne fait qu'empirer les choses.
Mais les gens que nous côtoyons sont chaleureux et nous apprenons tellement de choses ! La meilleure note revient probablement à la nourriture : des dizaines de variétés de fruits et légumes exotiques, du zébu, des recettes asiatiques à la sauce malgache etc. Nous avons de quoi faire et c'est vraiment délicieux. En revanche, il faut aimer le riz et le fameux ranofolo (l'eau de riz).

Ces deux premières semaines ont été consacrées au travail avec une de nos associations partenaires: Mad'arbres. Cette association a pour but de faire découvrir l'arbre et la nature à travers la grimpe (ce que l'on pourrait comparer à de l'accro-branche en autonomie, en quelque sorte). Mad'arbres fait découvrir son univers à des touristes, mais aussi à des enfants grâce à son club de grimpe et le plus important, à des chercheurs qui ont besoin d'observer des plantes ou animaux dans des lieux difficiles. Ils emploient de nombreux malgaches et leur fournissent un moyen de subsistance. D'autres projets sont en développement et nous les aidons dans ce sens. Durant la première semaine, nous avons suivi la formation de grimpe et Simon est devenu un vrai pro !

Pour ce qui est des autres projets: nous avons pris un contact avec une institutrice d'une école populaire qui serait intéressée par un échange culturel avec une école française. Seul problème, l'école n'a pas de connexion internet et 80% des élèves ne parlent pas (et n'écrivent pas !) français. Nous cherchons donc des solutions intermédiaires (utilisation de La poste à la place d'internet, peut être échanges de dessins plutôt que d'écrits, éventuellement si les budgets de notre association grandissent financement de la connexion internet,…) Nous appelons donc les institutrices françaises avec qui nous sommes en contact à nous transmettre leurs idées si elles en ont. A Madagascar, tout est plus compliqué qu'en France… Néanmoins, il est sans doute possible de faire quelque chose.

Nous avons également pris contact avec Graines de bitume, une association qui travaille à la réinsertion des enfants des rues. Nous en reparlerons très prochainement. Concernant les envois d'affaires scolaires dans des écoles défavorisées de Madagascar, il y aura probablement des possibilités aussi.


Le fonctionnement des écoles malgaches.


Les enfants vont à l'école du lundi au vendredi et ne travaillent pas les mardis et mercredis après-midi. Les écoliers ont des tabliers pour se rendre en cours dont la couleur et la forme varient en fonction de l'école et du niveau.
Au niveau lycée, les élèves ont leurs cours en fonction de leurs options et filière, ce qui ressemble assez au système américain.

La plupart des enfants qui en ont les moyens vont dans des écoles privées qui sont d'un niveau un peu plus élevé. La référence à Tana reste le lycée français, géré par la France, même s'il ne s'agit pourtant pas d'un établissement privé, mais d'un établissement payant « public français ». Il emploie des enseignants qualifiés venant pour certains de métropole et avec un salaire similaire (quand les autres enseignants du pays sont payés 40 euros par mois en moyenne).

Les écoles se basent soit sur le programme français des années 1960 (on parle encore du certificat d'études primaires et du BEPC), soit sur le programme belge pour l'essentiel. Dans le public, les moyens sont extrêmement faibles: peu de matériels (une craie vaut presque de l'or). Le niveau des élèves est faible. Beaucoup d'enfants n'y vont pas et préfèrent rester dans la rue ou travailler.
Les niveaux de classes suivent plusieurs systèmes selon le programme utilisé (système français actuel : CP, CE, CM, 6éme, … essentiellement pour les écoles privées ; système français ancien : 11éme, 10éme, 9éme, … 6éme, … essentiellement pour les écoles publiques ; ou encore système typiquement malgache : T1, T2, T3, … pour certaines écoles de brousse).

Pour découvrir les premières photos de notre périple, nous nous invitons à vous rendre sur :

http://objectifmada.free.fr/visionneuse/web/index.html


Nous évoquerons dans notre prochaine newsletter le pillage des ressources naturelles de Madagascar, la déforestation, la gestion des déchets, et nous tenterons de vous faire une description de la famille malgache. Nous parlerons aussi des associations que nous auront contactées.

Par ailleurs, nous quitterons Antananarivo (la capitale) pour Diégo-Suarez (au nord) et ne manquerons pas de vous en faire une description.

A très bientôt.

Simon et Stéphanie

1 commentaire:

  1. Coucou tous les deux j'espere que vous allez bien.
    Il y a que vous pour perdre les codes, bravo !!
    Bon l'essentiel est que vous puissiez donner des nouvelles et nous faire part des progres de ce projets.
    Bon courage
    Cecile

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